Posté le 25/01/2010 17:13:59
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Brouillard.
Sous cette masse opaque qui avance vers moi, toute chose perd ses couleurs, toute forme s'estompe, comme avalées par cette masse boulimique. Une sensation d'irréel, d'intemporel me gagne.
Plus aucun point de repère, l'impression inquiétante de flotter.
Cette chape qui absorbe tout, qui étouffe tout, me plonge dans une mouvance inconsistante.
Par moment, une déchirure laisse échapper une ombre non identifiable, vite disparue. On se sent presqu'oppressé par cette atmosphère fantômatique.
Pourtant, au-dessus de cette purée de poix, le soleil oeuvre.
Ses rayons bagarrent dur, apparaissant lorsque la masse se disloque.
Petit à petit, l'air devient plus léger.
Le brouillard se transforme en un voile plus ou moins transparent, pour disparaître totalement.
Le soleil a gagné.
Sur la rivière, il ne reste que des fumerolles légères qui s'élèvent en volutes vers l'azur. Peut-être quelques fantômes oubliés?