Posté le 03/02/2010 09:56:14
Rêveries Marines.
J'aime le bruit régulier et lénifiant des vagues se déroulant lentement sur le sable, le paisible spectacle d'un coucher de soleil, transformant l'océan en un bain d'or fondu.
La caresse de la brise du soir libérant mon corps de toute la chaleur des chaudes journées d'été, le vent courant dans les herbes courtes et pointues des dunes.
Un rayon de lune se réfléchissant sur l'onde apaisée, lumière fantasmagorique,d'où surgissent, masses sombres les rochers,
soulignés à leur base par une discrète frange d'écume.
Le jeu des phares disséminés sur la côte se répondant d'un point à un autre,
éclair fugitif mais ô combien rassurant pour le marin. Le front de mer soulignant la côte de toutes ses lumières,et le calme qui s'étend petit à petit.
J'aime aussi au petit jour, le ronflement des caboteurs venant relever les casiers que l'océan plus ou moins généreux aura garnis, les chalutiers rentrant au port suivis d'une nuée d'oiseaux, la criée sur les quais, l'odeur d'iode , d'algue et de poisson frais.
J'aime, le goût salé que laissent les embruns sur mes lèvres, lorsque l'océan furieusement gronde et que ses déferlantes viennent s'écraser sur les falaises en claquant tel un coup de tonnerre, ses gerbes d'eau et d'écume semblant monter à l'assaut du ciel, les arc-en-ciel que dessine un rayon de soleil perçant les nuages, dans ces milliards de gouttes en suspension. Devant tant de puissance et de magnificence, je me sens si petite et euphorique à la fois.
J'aime aussi les lendemains de tempête, flâner pieds nus sur la plage, nez au vent, ramasser sur le sable, de jolis coquillages désertés par leur habitant, me poser sur un rocher regardant de tous mes sens, le rituel immuable des vagues au long du temps.
j'aime aussi l'ombre des mouettes au-dessus de nos têtes, leur vol planant, ailes transparentes dans le soleil, leurs cris rauques et puissants évoquant les goélettes aux voiles blanches, leur effronterie pour venir chaparder des miettes à quelques mètres de nos pieds, leurs chamailleries bruyantes pour un poisson escamoté au nez et au bec d'une autre.
J'aime le cliquetis des mâts des voiliers ancrés aux ports, leur étrave effilée faite pour trancher les vagues et le vent.
La sirène d'un paquebot en partance vers des mers lointaines,
mon esprit en secret l'accompagne dans le sillage joyeux des dauphins et le vol éthéré des grands albatros, et j'embarque les yeux fermés pour un lumineux voyage.