Mon Ruisseau.
Coule mon ruisseau,
coule , tu es beau.
Chante, chante ta chanson,
je m'accorde à ton diapason.
A ta voix cristalline
répond le vent qui, mutin, taquine
le feuillage vert tendre des peupliers ,
frênes , vergnes, noisetiers.
Tu cours sagement d'une cascade
à une autre, tes eaux se vrillant en torsades
entre les gros cailloux et galets,
au milieu de ton cours apportés ,
quand en colère tu te mets.
Mais en ce moment,
tu n'es pas un torrent.
Sur ton lit de sable blond,
des feuilles et brindilles, par endroits , au fond
se posent à l'abri de tes tourbillons.
Je viens souvent t'admirer,
prés de toi me ressourcer,
car , depuis que je suis née,
nous avons beaucoup partagé.
Mon enfance, mes rêves et mes jeux,
ont beaucoup navigué en tes lieux.
Il y eut une période où épinoches et vairons,
vandoises, sangsues , écrevisses, truites,
têtards et autres goujons,
vivaient heureux dans ton onde limpide.
Maintenant, beaucoup de tes hôtes ont disparu
par la négligence des hommes et les sècheresses vaincues.
L'été 2003,
j'ai eu peur pour toi.
Tu étais vidé de toute substance.
Dans ton lit desséché,
pas une âme qui vive
où étaient passées tes eaux vives?
Depuis , tu as repris ton chant léger,
allègre, empli d'une apparente insouciance.
Je viens profiter de ta fraîcheur,
de ton chant tout en douceur,
mon coeur à ton rythme bat,
je me sens bien chez toi!
6 Août 2010